J’écoute avec attention le souffle de ma grand-mère Alma. Je l’ai entendu si souvent quand je dormais avec elle dans cette chambre aux lits jumeaux. Cette fois, le souffle tire, cherche de l’air, s’arrête de plus en plus longtemps entre deux inspirations. En face de moi, les photos de famille rassemblent les vivants et les morts sur le même mur. Pour Alma, la mort est un déménagement. J’invente un endroit où ma grand-mère pourra demeurer dans l’après-vie, pour apprendre à la laisser partir.