Il existait un royaume, au bord de la mer, où des centaines d’enfants vivaient en exil : le sanatorium de Trestel, en Bretagne. Parce qu’ils étaient atteints de trouvles osseux, ils grandissaient auprès des soignants, souvent loin de leurs parents. Dans cette petite communauté, on trouvait des garçons et des filles venus de toute la France, dont ma mère.
Soixante ans plus tard, ils font le récit de leur paradis perdu. Sous la lumière cristalline qui s’écoule éternellement dans les couloirs du vieux bâtiment, des traces rémanentes du passé jaillissent. Et au fond du grenier, une petite fille est restée prisonnière d’une peinture oubliée.À mesure que leur mémoire remonte, ils me confient peu à peu la face ténébreuse de leur château merveilleux.